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Les obligations auront-elles le vent en poupe en 2023 ?

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On peut affirmer que 2022 a été une année exceptionnelle pour les investisseurs. Ingmar Przewlocka, gestionnaire de portefeuille chez Schroders, revient sur 2022 et jette un coup d'œil sur 2023.

1. Quels défis les marchés vont-ils relever en 2023 ?

« Dans de nombreux pays, tandis que les indicateurs économiques commencent à annoncer un ralentissement, l’inflation est encore largement supérieure aux objectifs. Cela complique énormément la tâche des banques centrales. Elles doivent relever les taux d’intérêt en raison de l’inflation élevée, tout en sachant que cela freinera la croissance », explique Ingmar Przewlocka, gestionnaire de portefeuille chez Schroders. « Cela nous place face au premier défi : une bonne nouvelle peut parfois s'avérer être une mauvaise nouvelle. Alors qu’il constituait un signal clairement positif par le passé, il faut, à présent, admettre qu'un taux d’emploi élevé peut être négatif pour les marchés financiers. C’est pourquoi, outre une analyse fondamentale, il est nécessaire de procéder à une évaluation comportementale des marchés, à savoir leur façon de réagir aux différents signaux économiques. De cette manière, on peut mieux se positionner par rapport à l’endroit où le marché se dirige réellement, au lieu de là où il devrait aller ! »

« Le deuxième défi est le suivant : tant les investisseurs en actions que les investisseurs en obligations fidèles souffrent de la hausse des taux d’intérêt et du ralentissement de la croissance. Dans des circonstances « normales », les marchés d’actions sont en hausse lorsque les marchés obligataires sont en baisse, et inversement. Toutefois, les investisseurs qui répartissent leur portefeuille sur ces deux classes d’actifs n'avaient nulle part où se réfugier en 2022. Les investisseurs obligataires qui ont investi ont pu profiter d’opportunités intéressantes plus tard dans l’année mais pour ceux qui ont entamé 2022 avec une exposition élevée aux obligations et aux actions, ce n’était pas une bonne année. »

« Dans le dilemme entre inflation et récession, les banques centrales jouent clairement la carte de la lutte contre l’inflation, favorisant ainsi une récession. Les décideurs fiscaux, en revanche, font le contraire : ils essaient de soutenir leurs économies par des mesures fiscales avantageuses. Bien que cela soit compréhensible en période difficile, cela ne résout pas le problème de l’inflation. Défi numéro 3 : recevoir des signaux mitigés, comme en témoignent les réactions des marchés obligataires britanniques aux mesures menées plus tôt dans l’année. »

2. Qu’avez-vous fait de vos fonds/placements personnels en 2022 ? Comment vous positionnez-vous pour 2023 et pour les années à venir ?

« Bien que la situation économique soit trouble, nous devons nous demander dans quelle mesure une récession a déjà été prise en compte sur les marchés. En d’autres termes, nous devons être attentifs aux bonnes surprises qui pourraient inciter les investisseurs à adopter une attitude plus positive vis-à-vis des actifs risqués. Au moment où une récession se produit réellement, nous pouvons déjà avoir vu le fond du marché », poursuit Ingmar Przewlocka. « C’est pourquoi nous sommes positionnés de manière sélective pour profiter d’un éventuel rebond des marchés d’actions à court terme. »

« Dans le segment obligataire, nous sommes récemment devenus plus positifs. Plusieurs banques centrales ont l'air de vouloir prochainement mettre un terme à leurs cycles de relèvement des taux. Maintenant que certains rendements obligataires ont rebondi, il existe des opportunités intéressantes pour les investisseurs sélectifs. » « Les matières premières étaient sous les projecteurs en 2022. Nous restons positifs vis-à-vis de cette classe d’actifs mais nous tenons compte de la volatilité extrêmement élevée des prix du gaz naturel et des intérêts contradictoires de l’OPEP+, des États-Unis, de l’Europe et de la Russie. À long terme, nous pensons qu’il subsistera un manque structurel de matières premières. C’est pourquoi nous maintenons une position en actions de l’énergie à long terme mais à court terme, il reste difficile d'y voir clair. » « Au début de l’année 2023, nous pensons que l’accent sur les risques d’inflation et de liquidité se déplacera progressivement vers les risques de croissance, à mesure que les décisions des banques centrales commenceront à peser sur l’activité économique. Par conséquent, une corrélation négative entre les actions et les obligations pourrait à nouveau se créer et les obligations pourraient afficher de bonnes performances en 2023, tandis que les actions pourraient perdre de leur éclat. Cela rendrait 2023 totalement différente de 2022. »

3. Quelles régions et quels thèmes privilégiez-vous ?

« Nous avons une exposition équilibrée aux États-Unis et en Europe. Les États-Unis offrent une exposition au segment qualitatif, défensif et technologique. L’Europe, quant à elle, offre davantage dans le segment de valeur : les ratios cours/bénéfices sont actuellement attractifs par rapport aux actions américaines. »

« Au sein des marchés émergents, nous privilégions une approche sélective à une exposition étendue. Ainsi, en 2022, nous avons adopté une position tactique en actions brésiliennes. Celles-ci ont connu un momentum haussier, la banque centrale brésilienne ayant réussi à maîtriser l’inflation et le real brésilien ayant bien performé malgré les incertitudes politiques. » « Les secteurs cycliques ont sous-performé au premier semestre 2022 car les investisseurs se sont inquiétés de la croissance. Pourtant, au début du deuxième semestre, les secteurs défensifs se sont tournés vers les secteurs cycliques et la technologie. Si l’inflation ralenti, si les banques centrales lèvent le pied et si la croissance est toujours robuste, les secteurs cycliques pourraient bien se comporter. Par contre, si la croissance venait à décevoir, les secteurs défensifs – et peut-être aussi la technologie – pourraient enregistrer de meilleures performances. »

4.Comment voyez-vous le monde dans 10-20 ans et quelles opportunités cela peut-il offrir aux investisseurs ?

« De manière générale, nous ne positionnons pas nos portefeuilles sur un horizon temporel aussi lointain. Les marchés financiers sont guidés par les informations, de sorte que même les thèmes à long terme peuvent, à court terme, être intégrés dans les marchés. Indépendamment de cela, nous surveillons quelques thèmes stratégiques de près, comme la transition énergétique, la numérisation, le changement climatique, les tensions géopolitiques et une économie mondiale plus fragmentée, ainsi que les évolutions démographiques (baisse de la population active dans certaines parties de l’Europe, du Japon et de la Chine). »

5. Une dernière réflexion ?

« 2022 a évolué sous le signe de l’inflation, l’inflation et toujours l’inflation. 2023 sera placée sous le signe du pivot, du pivot et encore du pivot. On parle beaucoup du pivot des banques centrales mais nous prévoyons encore deux autres pivots en 2023 : la réouverture de la Chine et un pivot dans la guerre opposant l’Ukraine à la Russie. Le moment et la façon dont ces pivots se concrétisent au milieu de tous les autres changements (inflation, taux d’intérêt, marchés des matières premières, bénéfices des entreprises, consommation...) donneront beaucoup de fil à retordre aux investisseurs en cette nouvelle année. »

Le contenu de cet article a été rédigé par Schroders. Les points de vue avancés dans cet article (et notamment les citations entre guillemets) sont ceux de l’auteur et non ceux de Keytrade Bank. La présente communication ne constitue ni un conseil d’investissement ou une recommandation, ni une analyse financière. Aucune des informations contenues dans cette communication ne doit être interprétée comme ayant une valeur contractuelle d’aucune sorte. Cette communication n’est produite qu’à des fins indicatives. Les prévisions sont basées sur des hypothèses, des estimations, des opinions et des modèles ou analyses hypothétiques qui peuvent s’avérer inexacts. Keytrade Bank ne pourra être tenue responsable des décisions prises sur la base des informations contenues dans cette communication, ou de son utilisation par un tiers. Avant d’investir dans des instruments financiers, veuillez bien vous informer. Lisez attentivement le document « Aperçu des caractéristiques et risques essentiels des instruments financiers » que vous trouverez dans le Document Center sur keytradebank.be.

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