Est-ce le moment idéal pour investir dans des obligations ?
Keytrade Bank
keytradebank.be
08 avril 2024
3 minutes à lire
C’est le meilleur et le pire moment pour investir dans des obligations. Le pire pour les investisseurs fidèles aux obligations depuis des années. Et sans doute le meilleur pour ceux qui entrent sur le marché obligataire.
C’est un fait. À la suite de la crise financière, les banques centrales ont maintenu le taux directeur à zéro pendant des années. Une mesure certes favorable pour remettre l’économie en marche, mais moins bonne pour les obligations. En effet, alors que les obligations sont habituellement synonymes de rendements prévisibles, les taux d’intérêt bas ont entraîné un rendement faible, voire négatif. Entre 2010 et 2020, les investisseurs obligataires ont vu leur pouvoir d’achat fondre parce que le rendement ne suffisait pas (ou à peine) à battre l’inflation. Et la mauvaise nouvelle devait encore arriver...
Du mal au mieux
En 2022, les banques centrales ont décidé de relever leur taux directeur pour freiner la hausse de l’inflation. Elles ont également poussé ces hausses de taux à un rythme soutenu. Les investisseurs qui détenaient des obligations à l’époque ont brusquement été exposés : non seulement le rendement n’en valait guère la peine, mais la valeur de leurs obligations a aussi chuté (-30 % et -40 % n’étaient pas rares en 2022). En effet, qui voudrait encore acheter des obligations existantes si de nouvelles obligations offrant un rendement bien plus élevé étaient émises ?
Alors que les détenteurs d’obligations ont reçu un coup de massue, une opportunité s’est créée pour les nouveaux investisseurs. Ils ont pu et peuvent à présent entrer sur un marché susceptible d’offrir des rendements plus élevés, ce qui n’était pas possible depuis des années. Alors que les obligations d’État américaines d’une échéance de 10 ans n’avaient rapporté qu’à peine 0,6 % à la mi-2020, elles génèrent aujourd’hui un intérêt de plus de 4 % (situation mars 2024). Mi-2020, les obligations d’État allemandes à 10 ans généraient un rendement négatif de -0,5 %, contre environ 2,4 % aujourd’hui.
Les hausses se poursuivent également pour les obligations d’entreprises. Les obligations d’entreprises de qualité (investment grade) de la zone euro rapportent aujourd’hui quelque 4 %, contre moins de 0,5 % il y a trois ans. Les obligations d’entreprises mondiales à haut risque (high yield) génèrent aujourd’hui un rendement d’environ 8 %, venant de 0,5 % il y a trois ans (source : S&P Global et Bloomberg).
Des perspectives réjouissantes
Aujourd’hui, les obligations de tous les segments possibles figurent à nouveau en tête du programme des investisseurs. Une simple comparaison l’illustre clairement. Supposons que vous bénéficiez aujourd’hui d’un rendement annuel de 4,5 % sur une obligation arrivant à échéance dans 10 ans. Si vous comparez cela à un rendement de 0,2 % il y a quelques années, la différence est énorme. Si vous investissiez 10 000 euros dans une obligation assortie d’un rendement de 0,2 % par an et que vous la conserviez jusqu’à l’échéance, vous obtiendriez 10 202 euros au bout de 10 ans. Si l’obligation rapportait plutôt 4,5 %, vous obtiendriez 15 530 euros.
Les rendements obligataires semblent donc assez séduisants après la sécheresse des années 2010. La hausse des taux offre également une protection contre l’inflation, du moins dans l’hypothèse d’un nouveau ralentissement dans la période à venir. De plus, le pic du cycle des taux semble très probablement proche. Une nouvelle dépréciation due aux hausses de taux semble donc limitée. Le meilleur moment pour investir dans les obligations est lorsque les prévisions de taux d’intérêt atteignent leur point culminant, de sorte que les rendements sont les plus élevés et que toute baisse des prévisions peut donner un coup de pouce aux valeurs.
Attention : pas totalement sans risque
Alors que les actions présentent généralement un risque plus élevé (et donc un rendement potentiel plus élevé), les obligations se situent un peu plus bas sur l’échelle de risque. Mais malgré les rendements attrayants et les perspectives positives actuelles, les obligations ne sont évidemment pas sans risque. En plus de la (sempiternelle ?) question de savoir si les gouvernements (et certaines entreprises) peuvent continuer à supporter leur endettement élevé, l’inflation se maintient dans différentes régions et le risque que les banques centrales prennent de nouvelles mesures pour atténuer la hausse des prix est toujours présent. En outre, les investisseurs doivent être conscients du risque de défaut, qui se répercute sur les prix. Ce phénomène augmentera si l’économie se détériore, avec un impact sur les revenus des entreprises. Le segment des obligations à haut rendement peut y être particulièrement exposé. En raison de l’endettement plus élevé, la hausse des taux d’intérêt constitue aussi un problème pour les entreprises, et celles qui refinancent leur dette au taux du marché actuel se mettent également davantage de pression.
Window of opportunity
Au cours des six derniers mois, plusieurs opportunités d’achat intéressantes se sont déjà présentées pour ceux qui souhaitent étoffer leur portefeuille d’obligations. Cette window of opportunity est toujours ouverte pour l’instant, mais cela ne durera pas éternellement. Selon toute probabilité, plusieurs banques centrales devraient annoncer de nouvelles baisses de taux cette année. Plus les marchés anticipent la baisse de taux directeur, plus vite les rendements supérieurs disparaîtront. Par conséquent, il peut être opportun d’ancrer solidement dès à présent les rendements actuels et attrayants à plus long terme dans votre portefeuille.
Comment procéder ?
La diversification est la pierre angulaire de toute stratégie d’investissement. Cela vaut non seulement pour les actions, mais aussi pour les obligations. Si cette catégorie d’investissement est souvent considérée comme moins risquée que les actions, il est néanmoins crucial de diversifier vos investissements. Cela signifie investir dans un large éventail d’émetteurs et de notations de crédit, ainsi que varier les échéances de vos obligations.
Composer soi-même un portefeuille obligataire peut s’avérer complexe. La sélection d’obligations individuelles nécessite une analyse approfondie de la santé financière de l’émetteur, de la durée de l’obligation et du rendement attendu. Bien que la sélection d’obligations puisse être une activité passionnante, elle engendre également des frais si vous souhaitez obtenir une large diversification en investissant dans de nombreuses obligations différentes. Un tracker ou un fonds obligataire géré activement peut être une alternative plus simple. Il vous permet en effet d’investir d’un seul coup dans un large spectre d’obligations.
Les trackers, ou ETF (Exchange Traded Funds), suivent la performance d’un indice obligataire et constituent un moyen passif mais efficace pour investir dans des obligations. L’avantage de ces fonds est que leurs frais de gestion sont bas et qu’ils sont négociés chaque jour en bourse. D’autre part, les fonds obligataires sont gérés activement, ce qui signifie que les gestionnaires de fonds tentent de « battre » le marché en optant pour des obligations qui, selon eux, surperformeront le marché.
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