Moins d’efforts pour meilleur rendement ? L’investissement en hamac : mode d’emploi

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Et si la meilleure stratégie d’investissement consistait à ne rien faire ? À la découverte avec l’investisseur en hamac et auteur Tim Nijsmans et Geert Van Herck, chief strategist chez Keytrade Bank.

La majorité des investisseurs composent eux-mêmes un portefeuille ou optent pour le confort des fonds de placement. Pourquoi faut-il éviter cela ?

« Les investisseurs actifs s’efforcent de mieux investir que tous les autres investisseurs réunis. « Ces autres investisseurs » sont également dénommés « le marché ». Investir activement, c’est donc choisir soi-même ses placements dans le but d’être toujours plus malin que tous ces autres investisseurs », explique Tim Nijsmans. « Seulement, cela coûte de l’argent, en transactions, en taxes ou en frais de gestion. Après tous ces frais et avec tous ces adversaires, obtenir toujours un rendement supérieur à la moyenne de ce « marché » ? Ce n’est vraiment pas gagné. C’est même si difficile que la plupart des investisseurs ne parviennent jamais à surpasser le marché pendant plusieurs années consécutives. Beaucoup se sentent appelés, mais il y a peu d’élus. » « Si vous investissez activement en tant que particulier, vous avez déjà accumulé du retard. La plupart des investisseurs en bourse sont des professionnels qui ont accès à bien plus de connaissances et de ressources que vous », poursuit-il. « Mais ce qui est fou, c’est qu’ils réussissent rarement à surpasser le marché à chaque fois. Surfer avec ces professionnels (lire : acheter leurs fonds d’investissement) peut sembler à première vue une idée lumineuse. Ces fonds offrent une diversification et vous n’avez pas besoin de les examiner. Mais sur le plan du rendement, ils ne surperforment pas non plus le marché. Environ 95 % des fonds d’investissement gérés activement ne parviennent pas à surperformer systématiquement leur benchmark sur une période de 5 à 10 ans. » « La préférence pour ces fonds d’investissement a historiquement augmenté », souligne Geert Van Herck. « Dans les années 1980 et 1990, chaque village avait son propre banquier. Celui-ci proposait évidemment toujours les produits les plus intéressants sur le plan commercial : des fonds émis par sa propre banque, également appelés fonds-maison. C’est un héritage auquel nous ne commençons à renoncer que depuis quelques années, notamment grâce à l’émergence des courtiers en ligne et à la démocratisation des investissements en général. » « Toutes les banques sont unanimes : le client est au centre des préoccupations. Mais si le client a la priorité, pourquoi tant de banques ne proposent-elles toujours que des fonds ? Ou pire encore : uniquement des fonds-maison ? », s’interroge Geert Van Herck. « Si le client était au centre des préoccupations, toutes les banques offriraient également des trackers. Malheureusement, de nombreux Belges ne savent pas encore que cette possibilité existe et est facilement accessible. »

En quoi les trackers sont-ils plus intéressants ?

« Un tracker – également appelé ETF – suit une corbeille d’investissements, avec peu de frais. En principe, aucun gestionnaire de fonds ne prend de décisions actives, ce qui signifie que vous ne devez pas non plus payer pour ses services. Les économies réalisées sur ces frais peuvent faire une différence significative au niveau du rendement à long terme », explique Geert Van Herck. « En général, les trackers sont aussi plus transparents que les fonds gérés activement. Vous savez exactement dans quelles actions ou obligations vous investissez, car le tracker suit un indice spécifique. Comme les trackers sont négociés en bourse, ils sont généralement aussi très liquides. Vous pouvez donc facilement acheter ou vendre vos positions quand vous le souhaitez, ce qui n’est pas toujours le cas avec certains fonds d’investissement. »

« Les trackers offrent en outre des avantages par rapport à la sélection d’actions par vos soins », conclut Tim Nijsmans. « Il faut savoir que seule une minorité des actions est responsable de la croissance boursière. Selon une étude d’Hendrik Bessembinder, à peine 4 % de toutes les actions déterminent en fin de compte les performances boursières globales. Si vous n’investissez donc pas dans ces actions, il y a de fortes chances que vous obteniez des performances inférieures à la moyenne en bourse. De plus, en raison de l’imprévisibilité de la bourse, on ne peut pas prédire quelles seront les actions. »

« Cela nous amène au père spirituel de l’investissement en hamac : John Bogle », poursuit Tim Nijsmans. « Il a trouvé une solution aussi simple qu’efficace au problème du stock picking : Plutôt que de chercher l’aiguille dans la botte de foin, achetez toute la botte. Au lieu de chercher désespérément cette action en or, il est préférable d’acheter tout le marché, y compris les futurs gagnants. Il est donc inutile d’effectuer une nouvelle recherche à chaque fois. Vous en profiterez naturellement si elles commencent à se démarquer. C’est donc possible avec des trackers. »

Comment fonctionne l’investissement en hamac ?

« L’essentiel de l’investissement depuis son hamac ou de l’investissement passif est de ne plus faire de choix ou de ne plus tenter de surpasser le marché », explique Tim. « Vous achetez donc ''tout''. C’est-à-dire : une tranche de chaque action, un fragment de chaque obligation ou une partie de chaque immeuble. Vous ne devez donc plus choisir dans quoi investir. Fini d’étudier en vain les actions, d’essayer minutieusement de déterminer le moment idéal pour telle obligation ou de tenter d’estimer au mieux ce que l’un ou l’autre investissement rapportera exactement. Ce travail est de toute façon inutile. Il est donc préférable de vous installer dans votre hamac et de laisser l’ensemble du marché et du monde des investissements travailler pour vous. Pour ce faire, vous investissez dans un ou plusieurs trackers. Ceux-ci suivent simplement le marché, avec des frais très bas. Attention : si vous optez pour ce concept, il est essentiel de rester dans votre hamac. Tenter d’être plus malin que le marché ne fonctionne pas, alors pourquoi essayer ? Vous ne pouvez que perdre du rendement. En d’autres termes, en tant qu’investisseur en hamac, vous ne devez pas agir, ou le moins possible. »

Un portefeuille contenant seulement un, deux ou trois trackers ? Quel est encore le plaisir à investir ?

« Presque tout investisseur est soumis à la tentation irrésistible de devoir faire « quelque chose ». Lorsque vous investissez depuis votre hamac, vous devez renoncer à l’élément de compétition. Je suis plus futé que le marché ou je vais choisir l’action, le thème ou le secteur que les autres n’ont pas vu : il faut laisse tomber cet enthousiasme », insiste Tim. « Certes, une partie du plaisir a peut-être disparu, mais vous avez toujours le suspense du marché, qui est en constante évolution. D’ailleurs, investir activement dans des actions individuelles reste évidemment une activité totalement passionnante, mais malheureusement aussi très coûteuse. »

Les investissements passifs sont-ils moins stressants que les investissements actifs ?

« Cela dépend de votre approche, car vous pouvez également investir de manière très active avec des instruments passifs », explique Geert Van Herck. « L’objectif est qu’en investissant passivement, vous ne preniez pas grand-chose en compte. C’est précisément pour cette raison que les trackers constituent un instrument idéal. L’avantage d’un tracker est que le travail se fait tout seul : les actions en baisse disparaissent de l’indice et sont remplacées par les actions en hausse. Vous ne « voyez » pas ces mouvements dans un portefeuille contenant des trackers. Dans un portefeuille d’actions individuelles, on voit bien plus de rebonds parmi tous ces titres distincts, ce qui joue évidemment avec vos nerfs. » « Il est prouvé que les personnes qui regardent rarement leur portefeuille obtiennent de meilleurs rendements que celles qui observent des graphiques et parcourent des rapports à longueur de journée », précise Geert. « Si vous investissez et que la bourse fluctue, les nerfs et les émotions peuvent vite prendre le dessus. Or, ces nerfs et ces émotions sont vos plus grands ennemis en bourse. Il est très difficile de les maîtriser, car en tant qu’investisseur, vous subissez constamment des provocations : sur les réseaux sociaux, sur les chaînes d’information qui diffusent des analyses 24 h sur 24, etc. Du matin au soir, les conseils d’achat et de vente pleuvent. C’est pourquoi je conseille toujours de ne pas trop regarder vos investissements et de veiller simplement à monter dans le train en cas de hausse boursière. Et cela ne peut se faire qu’en restant investi, car nul ne peut prédire le parcours que suivra la bourse. » « En tant qu’investisseurs, nous sommes souvent confrontés au stress du choix et au FOMO (Fear Of Missing Out), la fameuse crainte de manquer le coche. Pas étonnant, quand on sait que vous pouvez choisir parmi plus de 58 000 actions et encore plus de fonds de placement dans le monde entier. En tant qu’investisseur, vous subissez naturellement un stress lié au choix, ce qui vous fait faire de mauvais choix et vous rend moins satisfait de vos décisions. Investir dans des trackers élimine ce problème. Il n’est pas nécessaire de chercher dans la botte de foin, il suffit de l’acheter dans sa totalité », ajoute Tim Nijsmans.

Investir dans des trackers thématiques : est-ce aussi investir depuis son hamac ?

« Je suis plutôt réticent à ce sujet. C’est une matière passionnante, et pour certains investisseurs, les trackers thématiques méritent une place dans les satellites du portefeuille. Mais ne vous méprenez pas, investir dans des trackers thématiques n’est pas un investissement passif ou un investissement en hamac. Il s’agit d’un investissement actif avec un instrument passif. Vous allez faire un choix parmi les produits qui sont populaires en bourse. Or, ce qui est populaire est souvent cher. Bien sûr, le coût peut encore augmenter, mais le ballon peut aussi se dégonfler complètement », avertit Tim Nijsmans. « Je suis toujours très impopulaire lorsque je dis que les trackers thématiques (et les fonds) autour du thème d’investissement 'eau' sont très chers. C’est un thème qui a déjà accompli un très beau parcours. Mais les actions sous-jacentes sont extrêmement coûteuses, car le nombre d’entreprises actives dans le thème est limité, et elles sont toutes achetées en masse. »

Pour conclure, que conseillez-vous aux investisseurs en hamac débutants ?

  • La bourse est en hausse en moyenne 7 années sur 10. Restez donc investi(e). Restez dans votre hamac.
  • N’achetez pas des dizaines de trackers, car vous risquez d’acheter les mêmes entreprises. Si vous achetez un tracker dans le S&P500, le Nasdaq et le MSCI World, vous aurez par exemple d’emblée trois fois Apple dans votre portefeuille.
  • Si vous achetez un tracker MSCI World, vous devez savoir que vous achetez près de 70 % d’actions américaines. Avec à peine 2 %, l’Allemagne est à peine représentée, alors qu’elle est la troisième plus grande économie au monde. Envisagez donc une diversification suffisante en investissant également dans d’autres régions. Par exemple dans un tracker sur l’Europe et/ou les pays émergents.
  • C’est un cliché, mais trop de personnes prévoient encore d’investir à long terme et vendent tout de même leurs investissements après deux ans ou moins parce qu’elles ont besoin de l’argent. Réfléchissez donc d’abord à votre horizon temporel.
  • Autre élément très important, surtout si vous n’avez pas de conseiller : délimitez les risques que vous pouvez et voulez prendre. Ces dernières semaines, vous avez eu peur des fluctuations boursières ? Si c’est le cas, il est préférable de ne pas investir uniquement dans des trackers d’actions.
  • Optez pour des trackers de capitalisation. Réinvestissez immédiatement les dividendes. Même si vous ne recevez pas de versement en espèces, vous profiterez quand même des dividendes. Cela peut en outre s’avérer plus intéressant sur le plan fiscal.

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