Comment investir dans la transition énergétique ?

Des investissements considérables sont encore nécessaires pour faire fonctionner l’ensemble des usines, des véhicules, des machines à laver, etc. à partir d’énergies renouvelables. Cela offre des opportunités aux investisseurs.

Qu’il s’agisse du changement climatique, du pouvoir d’achat ou de l’Ukraine, l’énergie est un sujet qui n’a cessé de gagner sa place en première page ces dernières années. La question de l’énergie nous occupe au Parlement et dans le porte-monnaie. La décision de la Russie de fermer le robinet de gaz a révélé la dépendance chronique de l’Europe au gaz et au pétrole et a pris en otage, du jour au lendemain, une grande partie de notre industrie gourmande en énergie. La flambée des prix de l’énergie a même eu pour conséquence que l’Europe n’avait pas d’autres issues que de relancer des centrales au charbon sous-exploitées.

Recherche d’énergie

Cependant, les défis liés à l’énergie ne sont pas uniquement une question européenne. À l’échelle mondiale, les trois quarts de tous les gaz à effet de serre sont aujourd’hui liés à la consommation d’énergie. La transition énergétique du noir au vert n’est donc pas une option mais un must pour le monde entier si nous voulons freiner quelque peu le changement climatique. À l’exception du recul observé en 2020, le besoin en énergie augmente également : l’Agence internationale de l’énergie s’attend à ce que la demande d’énergie augmente chaque année de 1 à 1,3 % d’ici 2030. Ensuite, la demande devrait augmenter un peu moins rapidement. Nous sommes donc de plus en plus nombreux et de plus en plus de personnes ont les moyens d’acheter un réfrigérateur ou une voiture.

Délier le cordon de la bourse

Les défis démographiques, climatiques et géopolitiques entraînent peu à peu une vague d’investissements dans les énergies renouvelables.

Ainsi, les États-Unis – le pays dont la consommation de pétrole est la plus élevée par habitant – ont récemment donné le feu vert pour investir 369 milliards USD supplémentaires dans la transition énergétique (période 2022-2031). 215 milliards USD y ont déjà été investis dans les énergies renouvelables en 2021 et ce rythme ne fera qu’augmenter. Le président Joe Biden ne veut plus que de l’électricité verte d’ici 2035.

L’UE a elle aussi déjà évoqué des centaines de milliards d’euros pour poursuivre l’écologisation et devenir moins dépendante de l’énergie étrangère. En 2021, 260 milliards USD ont déjà été investis dans les énergies renouvelables dans l’UE.

Beaucoup de choses bougent en Asie aussi. Rien qu’en 2021, la Chine a investi 380 milliards USD dans les énergies renouvelables. Bien qu’elle reste relativement modeste en termes absolus (14 milliards USD en 2021), l’Inde a elle aussi injecté ces dernières années de plus en plus d’argent dans les énergies renouvelables. En outre, il est prévu, dans les années à venir, d’investir des centaines de milliards de yens, de roupies, de wons et de yuans supplémentaires dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Outre la Chine (2060) et l’Inde (2070), le Japon (2050) et la Corée du Sud (2050) se sont engagés à devenir neutres sur le plan climatique.

Écologique et économique

Des montants vertigineux ont déjà été investis mais le potentiel d’investissement est encore loin d’être épuisé. En effet, à peine 5 % de la production mondiale d’énergie primaire est aujourd’hui d’origine renouvelable. En d’autres termes, des investissements considérables sont encore nécessaires pour faire fonctionner l’ensemble des usines, des véhicules, des machines à laver... avec des énergies renouvelables. Cela offre des opportunités aux investisseurs.

De plus, le coût (d’investissement) total des sources renouvelables telles que l’énergie éolienne et l’énergie solaire est aujourd’hui inférieur à celui du charbon et du gaz dans les deux tiers du monde. Par conséquent, les énergies renouvelables sont non seulement écologiques mais aussi économiques.

La transition énergétique : au-delà des panneaux solaires et des éoliennes

Investir dans la transition énergétique implique plus que d’investir dans des entreprises qui produisent des panneaux solaires et qui construisent des éoliennes. Le thème se divise en plusieurs parties :

1. Distribution d’énergie et réseaux d’énergie intelligents

Le vent ne souffle pas toujours et le soleil ne brille pas toujours non plus. Avec l’augmentation des sources d’énergie renouvelables, l’alimentation électrique devient plus aléatoire. Pour équilibrer l’offre et la demande, il faut des réseaux flexibles et intelligents. La production d’énergie n’est plus limitée à un petit groupe de producteurs. Elle provient désormais de millions d’installations, dont des parcs éoliens et des panneaux solaires sur des maisons. De ce fait, de plus en plus de consommateurs deviennent également des prosommateurs qui produisent et consomment de l’énergie. Des grilles intelligentes et flexibles sont nécessaires pour garantir la stabilité de l’alimentation et du prélèvement.

2. Gestion et stockage de l’énergie

Les sources d’énergie renouvelables ne peuvent pas être « mises en marche et éteintes » aussi facilement que les sources d’énergie traditionnelles, comme les centrales au gaz ou au charbon. L’énergie disponible doit donc être immédiatement consommée ou stockée. Par conséquent, le stockage et la gestion de l’énergie sont plus nécessaires pour stocker et contrôler l’énergie excédentaire.

3. Efficacité énergétique

Il s’agit d’investissements dans des entreprises qui contribuent à l’efficacité énergétique des bâtiments, des processus industriels et du transport.

4. Énergie renouvelable

Cela inclut des investissements dans des producteurs et des fournisseurs d’énergie renouvelable, tels que des panneaux solaires, des éoliennes et des centrales hydroélectriques, ainsi que dans des fournisseurs d’énergie qui ne s’exposent pas à des sources gourmandes en carbone.

Comment investir dans la transition énergétique ?

Il existe différentes manières d’investir dans la transition énergétique, comme avec des actions individuelles, des trackers (ETF) ou des fonds d’investissement gérés activement. La stratégie qui vous convient le mieux dépend de votre propension au risque, de votre connaissance du thème et du temps que vous souhaitez consacrer à vos investissements.

Les actions individuelles nécessitent le plus de travail. Vous sélectionnez, vous achetez et vous assurez vous-même le suivi des entreprises actives dans la transition énergétique. D’une part, cette approche offre le rendement potentiel le plus élevé mais, d’autre part, elle augmente également le risque de perte élevée, surtout si vous n’investissez que dans quelques actions. C’est pourquoi il est important d’effectuer de bonnes recherches et de diversifier.

Les trackers ou ETF suivent un indice d’actions lié à la transition énergétique. Avec un seul tracker, vous pouvez investir d’un seul coup dans des dizaines d’entreprises qui tirent leur chiffre d’affaires de ce thème. Cette approche présente l’avantage de pouvoir investir en une seule fois dans une série d’entreprises et que vous devez consacrer moins de temps à la sélection d’actions individuelles. En revanche, un tracker ne fait pas de distinction entre les « bonnes » et les « mauvaises » entreprises. Il suit toutes les entreprises de l’indice.

Les fonds de placement investissent également dans un panier d’actions actives dans la transition énergétique mais de manière plus active. C’est donc un gestionnaire qui effectue une sélection et qui essaie de séparer le bon grain de l’ivraie. L’inconvénient est que vous payez un peu plus de frais pour cette gestion active que pour un tracker.

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