Le moment est-il venu de réinvestir dans des actions chinoises ?
Keytrade Bank
keytradebank.be
03 juin 2024
3 minutes à lire
2021, 2022 et 2023 ont été des années tumultueuses pour les détenteurs d’actions chinoises. Les principaux indices boursiers se sont repliés de plus de 40 % durant cette période. Aujourd’hui, un rai de lumière semble enfin briller au bout du tunnel. L’indice Hang Seng a déjà progressé de plus de 15 % cette année (situation mi-mai), dépassant ainsi le S&P 500. L’indice a même récemment enregistré sa plus longue série de victoires en six ans.
La principale raison de cet optimisme ? Les investisseurs entrevoient des lueurs d’espoir dans l’économie chinoise et s’attendent à de nouveaux efforts de la part du gouvernement pour renforcer la confiance. S’agit-il d’un signal d’achat ? Ou les risques – entendez les tensions géopolitiques – justifient-ils le maintien d’une distance de sécurité ?
Pourquoi investir dans des actions chinoises ?
1. Rallye technologique. Une grande partie des bénéfices récents est due à l’explosion des cours de quelques entreprises technologiques telles qu’Alibaba et Tencent. Leur remontée a attiré l’attention des investisseurs qui craignent de passer à côté d’un éventuel rallye. Reste à savoir si la tendance haussière va se poursuivre ou faire marche arrière. Le rallye est actuellement motivé par l’espoir que ces entreprises réaliseront des chiffres (plus) élevés. L’engouement peut perdurer si elles reviennent effectivement avec de beaux carnets de notes au cours des prochains trimestres.
2. Valorisations attrayantes. Les actions chinoises sont particulièrement attrayantes. Le ratio cours/bénéfice de l’indice Hang Seng se situe actuellement autour de 10, tandis que celui du S&P 500 est supérieur à 25 (situation à la mi-mai 2024). La majorité de mauvaises nouvelles semble déjà intégrée dans les cours. Un rapport cours/bénéfice élevé peut indiquer que les investisseurs sont optimistes quant aux bénéfices futurs, mais peut également signifier que le marché est surévalué. Un rapport cours/bénéfice faible peut indiquer une sous-évaluation, mais aussi de faibles perspectives de croissance. Ces derniers temps, les investisseurs qui se tournent vers l’Asie ont principalement jeté leur dévolu sur l’Inde et le Japon. La croissance de ces marchés a déjà connu une belle accélération et il semble que cet élan se déplace à présent vers l’Empire du Milieu. Il peut s’agir de l’amorce d’un changement stratégique pour les investisseurs en quête d’un nouveau moteur de croissance pour leur portefeuille.
3. Soutien politique. La crise immobilière chinoise a pesé lourdement sur la bourse chinoise et, par la même occasion, sur les marchés asiatiques. L’immobilier est une pierre angulaire essentielle de l’économie chinoise. Selon Goldman Sachs Research, le secteur immobilier représente 30 % de l’économie. Environ 65 % du patrimoine des ménages est investi dans la brique. La crise immobilière est loin d’être terminée. Les prix de l’immobilier ont à nouveau baissé en mars dans les métropoles et les agences de notation internationales ont abaissé la notation de plusieurs grands promoteurs immobiliers. D’autre part, de nouvelles mesures potentielles pour stimuler l’économie chinoise et soutenir le secteur immobilier ont également suscité de nombreux espoirs. Les investisseurs s’attendent à ce que le gouvernement annonce des initiatives visant à réduire les frais d’emprunt et même à racheter des biens invendus.
4. Dollar de Hong Kong et dollar américain. Les actions chinoises cotées à Hong Kong profitent du fait que le dollar de Hong Kong est lié au billet vert. Celui-ci est resté fort depuis que la Fed maintient ses taux plus longtemps à la hausse. Un dollar américain fort est généralement préjudiciable aux marchés étrangers. Alors que les marchés émergents en Asie et ailleurs souffrent de la vigueur du dollar, cet effet est plus limité à Hong Kong.
5. Long terme. Bien que la pandémie, les problèmes du secteur immobilier, les tensions géopolitiques et le vieillissement croissant de la population aient joué les trouble-fête, l’économie chinoise reste la deuxième au monde. Les progrès technologiques, les investissements dans les infrastructures et la croissance de la classe moyenne restent des moteurs importants de l’expansion économique. Bon nombre d’entreprises chinoises disposent en outre d’un avantage concurrentiel dans différents secteurs prometteurs, comme celui des voitures électriques. Les efforts consentis par les pouvoirs publics pour miser davantage sur la consommation intérieure (au lieu de se concentrer uniquement sur les exportations) pourraient également constituer un bouclier contre les futurs chocs externes. Parallèlement, la Chine reste « l’usine du monde », avec une part d’environ 30 % dans la production mondiale de biens (en USD).
Pourquoi ne pas investir dans des actions chinoises ?
1. Rallye surchauffé. Certains stratèges mettent en garde contre le fait que le rallye est principalement basé sur le sentiment et considèrent que la reprise n’a pas de longs jours devant elle. Ils recommandent d’investir de manière sélective dans des actions individuelles ou d’envisager des investissements thématiques plutôt que d’entrer sur l’ensemble du marché.
2. Incertitude quant à l’économie chinoise. Malgré le regain d’optimisme, le pays a encore un long chemin à parcourir. La Chine a enregistré une croissance économique supérieure aux prévisions au premier trimestre (5,3 %), mais a également vu la croissance des ventes au détail baisser en mars, tandis que la production industrielle est restée en deçà des prévisions. Les investissements étrangers en Chine sont également en veille. Malgré quelques premiers signes d’amélioration dans l’économie chinoise, la reprise demeure relativement faible. La notion de « relativement » est bien entendu extensible. L’économie chinoise a progressé de 5,2 % en 2023 et le gouvernement s’attend à une nouvelle croissance de 5 % en 2024. D’un point de vue européen, c’est très généreux, mais pour une économie qui a longtemps connu une croissance annuelle de plus de 10 %, c’est évidemment plus modeste.
3. Tensions géopolitiques. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les relations entre la Chine et les États-Unis sont imprévisibles. Dans le domaine de la technologie en particulier, certains des géants technologiques chinois peuvent être ballottés par les remous. La récente hausse des taxes américaines sur les importations de voitures électriques, de panneaux solaires et d’acier chinois suscite la crainte de voir s’ouvrir un nouveau chapitre de la guerre commerciale.
D’autant plus que les élections aux États-Unis et le flirt entre l’Empire Céleste et la Russie ne semblent pas annoncer un relâchement des tensions. Bien que la question de Taïwan ait été reléguée au second plan ces derniers mois, l’incertitude continue de régner à ce sujet aussi.
Comment investir en Chine ?
Plusieurs bourses, différentes classes d’actions et de nombreuses restrictions pour les investisseurs étrangers : à première vue, le marché chinois semble difficilement accessible. Le fait que les panneaux de cours verts signifient une perte et que les cours rouges signifient un bénéfice sème également le doute.
Les particuliers qui souhaitent investir dans des actions chinoises ne peuvent pas se contenter d’acheter sur les bourses chinoises. Heureusement, il existe différentes alternatives pour investir – via un détour – dans des actions chinoises. Les American Depositary Receipts (ADR) permettent ainsi aux investisseurs étrangers de se procurer facilement des actions chinoises. Les ADR sont des instruments financiers qui représentent des actions chinoises et sont négociés sur des bourses accessibles aux investisseurs privés (belges). Ces ADR vous permettent d’investir dans les principales entreprises et les géants (technologiques) chinois.
Une deuxième voie consiste à utiliser des trackers et des fonds. Un tracker vous permet de suivre les performances d’un indice, autrement dit d’un panier d’actions chinoises. Vous ne pouvez pas investir directement dans l’indice, mais bien dans un tracker qui suit l’indice. Le MSCI China constitue un indicateur et un indice majeur, avec plus de 700 actions chinoises de moyenne et grande taille. L’indice suit les ADR, les actions H (cotées à Hong Kong), les actions A (cotées en Chine continentale) et d’autres classes d’actions. Cet indice réunit tous les grands noms.
L’indice Hang Seng est également pertinent pour les investisseurs étrangers. Il se compose d’entreprises chinoises cotées à la bourse de Hong Kong. Un mécanisme permet aux investisseurs de Chine continentale d’investir à Hong Kong et vice versa. Pour les investisseurs étrangers qui souhaitent une position en Chine, un tracker sur l’un de ces indices constitue un moyen simple et diversifié d’investir sur l’ensemble du marché des actions chinois.
Outre les trackers, il existe des fonds de placement gérés activement qui investissent en Chine et/ou dans la région au sens large. Dans un fonds de ce type, le gestionnaire cherche à surperformer le marché en sélectionnant uniquement les actions qui, selon lui, offrent le meilleur potentiel. Pour cette gestion active, vous payez plus de frais, sans avoir la certitude que le fonds fera mieux que son benchmark.
Outre les trackers et fonds généraux, vous pouvez également opter pour des placements thématiques. Plusieurs trackers et fonds se concentrent par exemple exclusivement sur les actions technologiques, la biotechnologie, les voitures électriques chinoises, etc.
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