Vigilance, le danger rôde

Geert Van Herck

Geert Van Herck

Chief Strategist KEYPRIVATE

Historiquement parlant, les marchés enregistrent plus d’années positives que d’années négatives. Pour les investisseurs en actions, un tempérament optimiste est donc de mise. Mais cela revient-il à dire que nous pouvons ignorer les arguments des pessimistes ? Bien sûr que non, ce serait tout simplement naïf. Notre objectif est et reste de vous communiquer des attentes réalistes.

Nous l’avouons volontiers : en bourse, nous faisons partie des optimistes, comme vous l’avez sans doute déjà remarqué. Historiquement, les investisseurs en actions européennes ont obtenu un rendement positif sur 32 des 42 dernières années. Il nous semble dès lors déraisonnable de parier contre ce même marché. Mais en même temps, cela ne nous empêche pas d’avoir des attentes réalistes.

Les bourses ne restent pas toujours au beau fixe et ces derniers temps, un certain nombre d’indicateurs suggèrent qu’une période difficile pourrait s’annoncer.

Aujourd’hui, nous nous penchons sur la politique monétaire. Dans un prochain article (qui suivra très bientôt), nous examinerons de plus près l’évolution de la courbe des taux.

Au cours de la dernière décennie, nous avons connu une politique monétaire extrêmement accommodante. C’est-à-dire que pendant et après la crise financière de 2008, les banques centrales occidentales ont injecté d’énormes quantités de liquidités dans le système économique. L’objectif ? Maintenir des taux d’intérêt aussi bas que possible pour soutenir la croissance. Et en effet, une partie de ces capitaux ont été investis sur les marchés, ce qui a donné une belle envolée des principales bourses mondiales ces dernières années.

Pour preuve, le graphique 1 illustre la très forte corrélation entre le total du bilan des banques centrales occidentales et l’évolution de l’indice américain S&P 500. Les liquidités injectées par les banques centrales se traduisent par un total bilantaire plus élevé, car pour faire circuler de l’argent dans l’économie, les banques centrales achètent principalement des obligations et les inscrivent à leur bilan.

Graphique 1 : Indice S&P 500 et actifs au bilan des banques centrales occidentales

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Source : Crescat Capital

Or à présent, une évolution divergente semble se dessiner. Les banques centrales injectent moins d’argent dans l’économie et préfèrent réduire leur bilan.

Cela douchera-t-il la tendance haussière du S&P 500 et d’autres marchés ?

Comme vous le savez, nous préférons ne pas nous risquer à de telles prévisions. Mais nous allons faire preuve de plus de vigilance, car tout comme la hausse des taux d’intérêt à long terme a rendu les obligations plus attrayantes, les marchés des actions devront également trouver un nouvel équilibre. Ces phases d’ajustement entraînent souvent une volatilité accrue. Le fait est que la période de taux plancher est apparemment derrière nous.

Conclusion

Ces 15 dernières années, nous avons pu observer une corrélation étroite entre la politique monétaire ultra-accommodante (caractérisée par des injections massives de liquidités) et la hausse des marchés d’actions.

Alors que cette période touche à sa fin, les risques augmentent pour les investisseurs en actions. Notre conseil ? Dans la période à venir, prêtez plus attention à la moyenne à 200 jours des principaux indices. En cas de percée à la baisse, il peut être judicieux de réduire quelque peu votre exposition aux actions.

Un autre paramètre pertinent pourrait être le rendement total d’un indice d’actions important (comme le S&P 500 ou le MSCI Europe). S’il plonge dans le rouge sur 12 mois, cela peut aussi être un signe qu’il est temps de réduire vos positions en bourse.

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