Quelle est la différence entre un tracker et un fonds ?
Keytrade Bank
keytradebank.be
26 avril 2022
4 minutes à lire
Les fonds et les trackers (également appelés « exchange-traded funds », « ETF » ou encore fonds indiciels) rencontrent un franc succès auprès des investisseurs. C’est parce que ces instruments boursiers investissent dans des dizaines, voire des centaines d’actions, d’obligations ou d’autres actifs. Grâce à ce système, plutôt que de devoir composer vous-même votre panier en choisissant parmi des dizaines de milliers d’actions et d’obligations, vous achetez en quelques clics un panier pré-rempli pour vous.
Il existe toutes sortes de fonds et de trackers. Que vous souhaitiez investir dans des actions bancaires européennes, dans les pays émergents ou dans « un peu de tout », l’offre est particulièrement vaste.
Bien que les fonds et les trackers se ressemblent, ils présentent aussi quelques différences majeures. En voici les principales.
Gestion passive contre gestion active
Un tracker suit les performances d’un indice boursier ou d’un panier d’actions, d’obligations, de devises et/ou de matières premières. Par exemple, si un indice comme le BEL20 augmente de 2 %, le tracker sur cet indice augmentera également de 2 % (de légères déviations sont possibles). C’est pourquoi un tracker est plutôt un instrument de placement passif : il tente de répliquer et de refléter le plus précisément possible un indice, ni plus, ni moins. Bien qu’il y ait un gestionnaire qui supervise le tracker, son rôle est généralement limité.
Il en va autrement d’un fonds d’investissement. Le gestionnaire et son équipe remplissent eux-mêmes activement un panier d’actions ou d’autres actifs. Plutôt que de copier un indice complet, ils achètent les actions qui présentent le plus grand potentiel selon leur stratégie. Le gestionnaire peut aussi régulièrement adapter la composition du fonds en fonction de l’évolution des marchés, des attentes économiques ou à l’aide de modèles informatiques. Il y a donc plusieurs stratégies possibles.
Bon à savoir : les différences entre le tracker et le fonds se brouillent parfois. Pour certains trackers, il y a en effet un gestionnaire qui intervient dans une certaine mesure dans la composition. D’autre part, il existe des fonds « gérés activement » dont la composition est en réalité très proche de celle d’un indice (appelés « closet indexers » en anglais, ou « faux fonds actifs »). Avant d’acheter un tracker ou un fonds, lisez donc attentivement les documents pour comprendre sa politique d’investissement.
Frais courants
Une deuxième différence importante réside dans les frais. Comme les trackers sont gérés de manière plus passive, il y a beaucoup moins de frais de personnel, de recherche et de gestion.
Par exemple, sur le tracker Vanguard S&P500 UCITS ETF (qui reflète l’indice S&P 500), vous ne payez que 0,07 % de frais courants, pas de frais d’entrée et pas de commission de performance. À l’autre extrême, sur certains fonds, vous payez 2 % de frais courants, des frais d’entrée et une commission de performance.
En Belgique, les frais courants des trackers sont généralement inférieurs à 0,65 %, tandis que les frais courants des fonds dépassent souvent 1,5 %. La différence peut sembler minime, mais à terme, ces frais peuvent peser lourd sur le rendement.
Gardez à l'esprit que les trackers ont souvent des coûts de transaction qui diffèrent selon votre banque et la bourse sur laquelle elle les achète et les vend pour vous.
Performances
Les fonds sont donc généralement plus chers que les trackers. La question est donc : ces frais plus élevés se justifient-ils ? À première vue, non. Une étude de Morningstar révèle que sur une période de 10 ans, seuls 26 % des fonds gérés activement font mieux que leurs concurrents passifs, compte tenu des frais (décembre 2011 – décembre 2021).
Si 74 % des fonds enregistrent de moins bons résultats, pourquoi les investisseurs optent-ils aujourd’hui encore plus souvent pour des fonds que pour des trackers ? Dans certains marchés efficaces comme les États-Unis, les fonds gérés activement ne parviennent en effet que rarement à battre les indices. Cependant, pour certains marchés et thèmes d’investissement ou en période de volatilité, les fonds gérés activement peuvent présenter de meilleurs résultats. Vous souhaitez investir dans un large éventail d’actions américaines, tous secteurs confondus ? Mieux vaut sans doute opter pour un tracker. Vous souhaitez investir dans un thème comme l’intelligence artificielle, la mobilité intelligente ou un autre marché très actif ? Dans ce cas, un fonds avec un gestionnaire expérimenté pourrait être plus judicieux. Trackers et fonds, tous deux peuvent ainsi mériter une place dans votre portefeuille. Attention : quel que soit votre choix, dans les deux cas, vous devez accepter que la valeur de vos placements puisse baisser ou augmenter.
Transparence dans la composition
Avec un tracker, vous pouvez toujours consulter les composants de l’indice sous-jacent. Vous avez donc une transparence totale sur les actions ou obligations dans lesquelles vous investissez (en cherchant un peu en ligne). Il en va généralement autrement pour les fonds : si les positions principales sont souvent consultables en ligne, vous aurez rarement une visibilité sur la composition complète du fonds.
Négociation
En règle générale, les trackers sont négociables en bourse tout au long de la journée, comme les actions. C’est aussi de là que leur vient la dénomination « exchange-traded funds ». Vous savez donc directement à quel cours vous achetez ou vendez votre tracker. C’est le contraire des fonds de placement ordinaires, qui ne sont pas cotés en bourse et dont les ordres d’achat et de vente sont agrégés une fois par jour. Si vous achetez ou vendez une part d’un fonds, vous ne connaîtrez donc pas à l’avance le prix exact de l’ordre.
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