Attention à la fraude aux offres d’emploi
Keytrade Bank
keytradebank.be
29 mai 2024
3 minutes à lire
Un jour, vous trouvez le job de vos rêves... quel bonheur quand ça arrive ! Il y a environ 25 ans, c’était monnaie courante. À l’époque, vous découpiez les offres d’emploi dans le journal et vous avez peut-être même envoyé des lettres de candidature par la poste. Aujourd’hui, tout cela est informatisé.
À l’heure actuelle, Internet offre des possibilités quasi illimitées. Les offres d’emploi sont publiées sur des portails spécialisés, LinkedIn et même les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram et WhatsApp. De ce fait, le marché du travail est devenu plus accessible, mais aussi plus vulnérable à certains risques.
En quoi consiste la fraude aux offres d’emploi ?
L’un de ces risques est l’augmentation des offres d’emploi frauduleuses. Les escrocs publient ou envoient de fausses offres d’emploi proposant des salaires et avantages attrayants. Lorsque vous cliquez sur une telle annonce ou acceptez une offre, cela peut vous mener droit dans le mur.
Aux États-Unis, ces recruitment scams sont l’une des formes d’escroquerie numérique qui connaît la croissance la plus rapide. La Federal Trade Commission – un service public qui veille sur les droits des consommateurs – a enregistré plus de 110 000 arnaques en 2023. Bien plus qu’il y a 5 ans (28 000). Précisions également que la fraude à l’offre d’emploi est une forme d’escroquerie qui frappe durement les victimes : en moyenne 2137USD par cas. Il s’agit de la deuxième forme d’escroquerie la plus coûteuse, après la fraude à l’investissement.
Les États-Unis ne sont évidemment pas la Belgique, mais la fraude en ligne se moque des frontières. Ce qui fonctionne aux États-Unis nous pend au nez.
Comment fonctionne la fraude à l’offre d’emploi ?
Ce type d’arnaque peut prendre différentes formes. Généralement, vous recevez un message sympathique d’un bureau de recrutement, d’un chasseur de têtes ou d’un consultant. Par exemple sur WhatsApp ou une autre plateforme. L’expéditeur du message a trouvé votre nom dans une base de données de demandeurs d’emploi et vous demande si un poste vacant vous intéresse. Il se peut aussi que l’offre vous soit envoyée sans contexte ni introduction.
Vous postulez en ligne, généralement en cliquant sur un lien dans le message. Souvent, ce processus se déroule de manière très professionnelle et vous devez suivre une « procédure d’inscription ». Le recruteur peut également vous demander de partager vos données « pour préparer le contrat ». Vous créez donc un profil, renseignez vos coordonnées, expliquez pourquoi vous voulez occuper le poste, téléchargez éventuellement votre diplôme ou vos certificats, etc. L’ensemble du processus paraît souvent très professionnel. On peut également vous demander de passer un test. Parfois, le sympathique recruteur veut d’emblée vous remercier pour cet effort. Ainsi, il se peut que l’on vous donne accès à un portefeuille (de cryptomonnaies) en ligne en guise de « récompense financière ».
Vous appréciez cette récompense à sa juste valeur. Vous acceptez donc la première « vraie » mission. Et puis une deuxième, une troisième... Mais à un moment donné, votre portefeuille ou votre plateforme est bloqué(e) et vous ne pouvez plus travailler. Ou vous ne parvenez pas à transférer vos « euros ou dollars virtuels » sur votre compte bancaire. Pour pouvoir continuer, vous devez bien entendu payer ou transmettre les données de votre carte au recruteur. Pendant ce temps-là, ce garçon ou cette fille super sympathique continue à vous accompagner, en nouant petit à petit un lien d’amitié étroit avec vous, et même en vous envoyant des photos de ses enfants...
Bien entendu, il existe 101 autres déclinaisons de la technique précitée : une fausse annonce sur un site web ou Facebook, un e-mail contenant une offre séduisante, une fausse offre d’emploi sur des réseaux professionnels comme LinkedIn, une offre d’emploi à l’étranger pour laquelle vous devez d’abord vous procurer une autorisation (payante) pour pouvoir travailler dans le pays en question, etc. Grâce à l’IA, un escroc peut facilement se faire passer pour un véritable recruteur, tandis que vous n’y verrez que du feu. Les méthodes varient et sont souvent retorses, mais l’objectif reste le même : vous escroquer personnellement et financièrement.
Comment vous protéger contre les fausses offres d’emploi ?
- Menez une enquête approfondie sur le recruteur ou l’entreprise dont émane l’offre d’emploi. Recherchez des avis, des articles de presse et d’autres mentions pour vérifier sa réputation. Attention : certains escrocs utilisent également le nom d’entreprises connues.
- Vérifiez que les coordonnées indiquées dans l’offre correspondent à celles du site web officiel de l’entreprise.
- Effectuez une recherche en mettant la formulation exacte de l’offre d’emploi entre guillemets, afin de voir si le même texte apparaît sur plusieurs sites, ce qui peut indiquer une escroquerie.
- Si un recruteur vous contacte via les réseaux sociaux ou une plateforme de messagerie, soyez particulièrement sceptique et vérifiez son identité au moyen d’autres canaux.
- Quand c’est trop beau pour être vrai, c’est généralement le cas. Fiez-vous à votre instinct et ne prenez aucun risque en cas de doute.
- Ne faites confiance qu’à des sites d’emploi fiables. La vigilance reste toutefois de mise.
- Utilisez LinkedIn pour vous connecter avec des collaborateurs actuels de l’entreprise qui veut vous embaucher. Un bref entretien peut confirmer qu’une offre d’emploi est réelle, et vous permettra également d’obtenir de précieuses informations sur la culture d’entreprise et l’environnement de travail.
- Attention aux signaux d’alerte :
- Vous devez cliquer sur un lien, partager des données personnelles (surtout au début du processus), fournir des données bancaires ou de carte de banque, télécharger ou installer un programme ou un fichier, payer pour une formation...
- Vous obtenez le poste sans entretien
- Vous percevrez immédiatement un salaire élevé et ne devez pas négocier votre rémunération
- Les exigences pour le poste sont généralement limitées, vous n’avez pas besoin d’expérience
- Vous recevez des e-mails d’un compte Gmail, Yahoo, Hotmail ou d’autres adresses génériques
- Protégez votre identité digitale. Assurez-vous que votre logiciel antivirus est à jour et utilisez des mots de passe forts et uniques pour différents comptes. Envisagez autant que possible de configurer l’authentification à deux facteurs, afin de renforcer la sécurité de vos comptes.
- Lisez également ces conseils pour vous protéger contre d’autres formes de fraude.