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Augmentation des dettes : est-ce un problème ?

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Si tous les ménages, entreprises et pouvoirs publics additionnaient leurs dettes, ils auraient besoin d'une calculatrice adaptée et avec de nombreux zéros. En effet, la dette mondiale s'élève à quelque 258 000 000 000 000 de dollars, soit 258 000 milliards de dollars. C'est ce qui ressort des derniers chiffres (Q1 2020) de l'Institute of International Finance (la « banque centrale des banques centrales »). En outre, l'endettement augmente chaque jour. Cette tendance n'est pas nouvelle. Déjà avant la crise du coronavirus et avant la crise des crédits, on observait une nette hausse. En 20 ans, l'endettement a été multiplié par 3.

Faut-il s'inquiéter de ce phénomène ? Il est difficile de répondre à cette question de façon tranchée. Tout d'abord, une dette n'est pas l'autre. Différents facteurs sont à prendre en compte. Le montant proprement dit a de l'importance évidemment, mais aussi le taux d'endettement par rapport au PIB, la quantité totale d'argent en circulation, l'identité du débiteur (solvabilité) et du créancier, le montant des intérêts, les déficits ou excédents budgétaires, le but dans lequel les dettes sont contractées (emprunter pour investir est différent de prêter pour consommer ou payer des pensions), etc.

Autre regard sur les dettes

À cela s'ajoute le fait que la perception générale des dettes a quelque peu changé. Avoir des dettes n'est plus « anormal ». Bien que nous ayons pu profiter des faibles taux d'intérêt au cours des 10 dernières années pour réduire l'endettement, ce phénomène a encouragé de nombreux pouvoirs publics, entreprises et ménages à emprunter davantage. Actuellement, vous pouvez acheter un réfrigérateur à crédit. C'était impensable chez nous il y a 25 ans.

Où se situe le pic ?

L'endettement peut-il encore augmenter ? Absolument. Si les banques centrales continuent à acheter des titres de créance, si les taux d'intérêt restent bas et si les pouvoirs publics, les entreprises et les ménages peuvent continuer à (re) financer leurs dettes, la hausse peut encore durer longtemps. D'autre part, plus la tour des dettes est élevée, plus elle devient vulnérable aux chocs.

Selon les dernières données (Q1 2020) de l'Institute of International Finance, l'endettement mondial représente 331 % du PIB global. Cette dette correspond à la valeur monétaire totale de tous les biens et services produits dans le monde entier pendant environ 3,3 ans. Cela représente une augmentation de 49 points de pourcentage par rapport à 2007, juste avant l'éclatement de la crise des crédits.

Comprendre les chiffres

Que devez-vous en faire en tant qu'investisseur ? Vous avez tout intérêt à analyser correctement la situation avant de décider d'investir. Bien que les efforts des banques centrales se soient avérés nécessaires pour maintenir l'économie à niveau après 2008, leur politique de soutien a conduit à l'émergence d'un grand nombre d'entreprises zombies. Ces entreprises réalisent suffisamment de bénéfices pour couvrir leurs frais courants et faire face à leurs remboursements d'intérêts. Toutefois, elles n'enregistrent pas une croissance suffisante pour pouvoir rembourser le principal à long terme.

Dans des circonstances normales, les entreprises zombies feraient faillite après un certain temps ou seraient écartées par des concurrents plus solides. Vu la faiblesse des taux d'intérêt, ces entreprises n'ont pourtant aucune difficulté à faire le plein d'argent frais et à refinancer leurs dettes. Elles survivent grâce à la faiblesse des taux, à la patience des créanciers et, depuis la crise du coronavirus, grâce aux mesures de stimulation des pouvoirs publics.

« L'augmentation des dettes constitue un point d'attention pour chaque investisseur. L'investisseur doit être attentif à l'évolution des ratios d'endettement d'une entreprise. Analysez l'évolution des dettes par rapport aux fonds propres, les paiements d'intérêts annuels par rapport au bénéfice d'exploitation et le déroulement des refinancements avec les banques/débiteurs. Si un clignotant orange s'allume sur l'un de ces points, il vaut mieux faire preuve de prudence ».

Geert Van Herck, Chief Strategist KEYPRIVATE

De combien d'entreprises est-il question ?

Un document de la Bank of International Settlements (l'organe de contrôle des banques centrales) de 2018 a examiné les données de 14 marchés financiers (dont les États-Unis, le Japon, l'Australie, l'Allemagne et l'Italie). Il en est ressorti que 12 % des entreprises cotées en bourse pouvaient être classées d'entreprises zombies.

Bien qu'il n'y ait pas de données scientifiques plus récentes, on peut aisément supposer que la crise du coronavirus a favorisé l'apparition de ce type d'entreprises. En tant qu'investisseur, il est important d'être attentif à ces entreprises et de les écarter de votre portefeuille (sauf si vous visez un rendement plus élevé pour le risque pris). Lorsqu'elles finissent par baisser, la valeur de l'actionnariat s'effrite. Une stratégie consisterait à opter pour un stock picking actif en vue d'obtenir un bilan solide et/ou une croissance claire. On pourrait aussi choisir un fonds de placement géré activement par un gestionnaire.

Cette communication ne contient ni un conseil d’investissement ou recommandation, ni une analyse financière. Aucune des informations contenues dans cette communication ne doit être interprétée comme ayant une valeur contractuelle d’aucune sorte. Cette communication n’est produite qu’à des fins indicatives et ne constitue en aucun cas une commercialisation de produits financiers. Keytrade Bank ne pourra être tenue responsable des décisions prises sur la base des informations contenues dans cette communication, ou de son utilisation par un tiers. Avant d’investir dans des instruments financiers, veuillez vous informer en bonne et due forme et lire attentivement le document « Aperçu des caractéristiques et risques essentiels des instruments financiers que vous trouverez dans la section « Documents » sur keytradebank.be.

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