L’IA remplacera-t-elle les conseillers en placements humains ?

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À présent que l’IA change la donne, vaut-il encore la peine de s’adresser à un conseiller en placements humain ?

Les investisseurs se tournent de plus en plus vers l’intelligence artificielle (IA) pour opérer des choix importants. Ils se reposent sur des algorithmes capables de traiter de grandes quantités de données financières en temps réel. L’IA est à même d’identifier des schémas et les aide ainsi à prendre de bonnes décisions. En théorie, la technologie n’est pas soumise aux impulsions émotionnelles et en plus, elle ne coûte qu’une fraction du prix d’un conseiller humain… Pourtant, les conseillers en placements n’ont pas dit leur dernier mot.

Qui utilise l’IA et pourquoi ?

Actuellement, ce sont surtout les analystes quantitatifs qui utilisent l’IA, explique Geert Van Herck, Chief Strategist Keyprivate chez Keytrade Bank. Ces investisseurs fondent entièrement leurs choix sur des modèles mathématiques et des algorithmes : « Ils optent pour les actions qui présentent le rendement de dividende le plus élevé ou encore la valorisation la moins chère. » Dans ce cadre, ils utilisent l’IA pour filtrer les actions qui répondent à certains critères ou pour mieux gérer les risques.

Par ailleurs, la technologie permet de détecter la fraude et la manipulation du marché. Ces détections ont lieu à une vitesse surhumaine : grâce à la quantité massive de données qu’ils traitent, les algorithmes peuvent repérer des activités suspectes en temps réel. Ils peuvent même prédire la fraude d’après le comportement d’investisseurs malhonnêtes.

Quant à l’investissement en soi, les conseillers humains jouent toujours un rôle important, souligne Van Herck, « mais ce rôle deviendra peut-être un peu plus restreint à l’avenir. Après tout, avec l’IA, vous pouvez faire “penser” un modèle d’investissement et lui faire acheter ou vendre des actions via un système automatisé ».

En réalité, plus de 60 % de toutes les transactions sur les grandes places boursières aux États-Unis, en Europe et en Asie sont déjà effectuées par des systèmes automatisés. En 2003, ce n’était encore le cas que de 15 % des transactions.

Et avec l’avènement de l’IA générative, c’est-à-dire l’IA axée sur la création de contenu, le monde de l’investissement s’apprête à changer encore plus. Selon une enquête menée par la grande banque américaine Morgan Stanley auprès d’un millier d’investisseurs, la plupart des répondants sont convaincus que la technologie va changer la donne au sein de l’industrie. Plus de 60 % d’entre eux déclarent s’intéresser davantage aux courtiers ou aux conseillers financiers qui utilisent l’IA qu’à leurs concurrents qui ne le font pas.

Quelles sont les limites de la technologie ?

Bien que l’IA sache faire beaucoup de choses et continue à apprendre à un rythme rapide, Geert Van Herck estime que le facteur humain devra continuer à guider les modèles. « Vous devez toujours “expliquer” au modèle d’IA ce que vous voulez atteindre exactement. » C’est ainsi qu’un conseiller humain peut répondre aux besoins uniques de son client, en tenant compte de ses objectifs financiers individuels et de sa volonté de prendre des risques.

De même, les algorithmes auront du mal à prédire certaines tendances fondamentales : « Par exemple, la transition d’un marché haussier à un marché baissier ou inversement. C’est à ce niveau que le facteur humain peut encore apporter une valeur ajoutée », explique M. Van Herck. Il s’appuie sur sa propre expérience avec Gambit, l’algorithme utilisé par Keytrade Bank dans la gestion des portefeuilles Keyprivate. « Cet algorithme extrapole souvent une certaine tendance, si bien qu’il repère parfois les inversions un peu trop tard. C’est à ce moment-là que le gestionnaire humain intervient. »

Autre piège potentiel : le risque de mouvements de masse. « Si tous ces modèles d’IA font les mêmes constats et achètent des actions en continu, par exemple, cela peut donner des réactions excessives », explique Van Herck. En cas de vague de ventes aussi, les modèles d’IA peuvent céder des titres en masse et provoquer des mouvements extrêmes.

De tels mouvements peuvent faire perdre 5 % ou plus aux marchés en quelques minutes seulement, mais sont souvent terminés avant même que les traders humains se soient rendu compte de quoi que ce soit. Un exemple célèbre ? Le « Flash Crash » de 2010, où le marché a brièvement perdu un milliard de dollars de capitalisation boursière avant de se redresser tout aussi rapidement.

À trop dépendre de l’IA, l’on risque aussi de sous-estimer la valeur des capacités décisionnelles humaines. Par définition, l’IA ne peut pas prédire les chocs inattendus sur les marchés, comme l’effondrement inopiné de la Silicon Valley Bank. Quand cela arrive, les algorithmes peuvent réagir de façon extrême, ce qui aggrave alors les krachs boursiers.

Regard vers l’avenir

En définitive, qui, de l’IA ou de l’humain, fait mieux ? La question n’est pas là : c’est plutôt une approche complémentaire qui permet d’arriver aux meilleures décisions. Van Herck prend l’exemple des portefeuilles Keyprivate, qui cartographient précisément les risques des positions individuelles à l’aide d’un algorithme pour proposer de meilleurs portefeuilles.

De leur côté, les conseillers humains continueront probablement à jouer un rôle de supervision par rapport aux modèles d’IA, estime l'économiste. L’enquête susmentionnée de Morgan Stanley pointe dans la même direction : 82 % des investisseurs interrogés considèrent que l’IA ne pourra jamais se substituer entièrement à un conseiller humain.

Enfin, selon Geert Van Herck, il est possible qu’une niche se crée dans des marchés « trop illiquides pour de gros investissements. » Ces secteurs « se prêtent moins à l’analyse par les modèles d’IA », de sorte que les analystes pourront encore « y rechercher des opportunités ».

Investir dans l’IA plutôt qu’avec elle ?

Quelle que soit son incidence sur l’investissement, l’IA est en plein essor. Depuis qu’OpenAI a présenté ChatGPT au monde en novembre 2022, toutes les grandes entreprises technologiques se sont passé le mot. Cette technologie n’est pas seulement un outil potentiel pour vous aider à investir : vous pouvez aussi y investir directement. Mais cela en vaut-il la peine ? Pour le savoir, lisez notre article de blog « Investir dans l’IA ».

Cette communication ne contient ni un conseil d’investissement ou recommandation, ni une analyse financière. Aucune des informations contenues dans cette communication ne doit être interprétée comme ayant une valeur contractuelle d’aucune sorte. Cette communication n’est produite qu’à des fins indicatives et ne constitue en aucun cas une commercialisation de produits financiers. Keytrade Bank ne pourra être tenue responsable des décisions prises sur la base des informations contenues dans cette communication, ou de son utilisation par un tiers. Avant d’investir dans des instruments financiers, veuillez vous informer en bonne et due forme et lire attentivement le document « Aperçu des caractéristiques et risques essentiels des instruments financiers que vous trouverez dans la section « Documents » sur keytradebank.be.

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